L'aide en espèces offre de l'espoir - et de la dignité
Il n'y a rien à boire ou à manger à Rotriak, au Sud-Soudan.
Au carrefour des crises, ce point de rassemblement dans l'État de l'Unité est devenu le point focal d'une crise humanitaire qui ne cesse de s'aggraver. Entre les inondations récurrentes qui ont déraciné les communautés locales, et l'éruption du conflit au Soudan voisin en avril 2023, Rotriak est devenu une plaque tournante pour ceux qui fuient la guerre et le changement climatique.
Ce fût le cas de Nyapuoka.
Lorsque les pluies sont arrivées, elle et ses enfants ont été contraints de fuir leur village et de chercher un terrain plus élevé lorsque les eaux sont montées. Ils se sont retrouvés alors à Rotriak, où la nourriture, l'eau potable et l'accès aux installations d'hygiène font défaut.
Chaque matin, Nyapuoka part à la recherche de l'une des nécessités les plus élémentaires de la vie : l'eau et la nourriture. Le point d'eau le plus proche reste assez lointain, et la demande en eau a augmenté avec l'afflux de personnes déplacées à l'intérieur du camp. La nourriture est également rare, et Nyapuoka n'a pas accès à des terres arables ni les moyens d'acheter de la nourriture au marché.
« L'aide alimentaire des ONG a cessé, ce qui nous oblige à consommer les nénuphars des eaux de crue pour lutter contre la faim », explique Nyapuoka, qui plonge quotidiennement dans l'eau pour cueillir les plantes et les donner à manger à ses enfants.
L'impact du déplacement sur les familles de Rotriak a été sévère, les rapatriés ayant perdu tous leurs biens et ressources à cause du conflit, ce qui les a empêchés de se procurer les produits de base. Certains enfants ont contracté des maladies pendant le voyage de retour, en particulier parmi les familles arrivant pendant la saison des pluies en raison des maladies hydriques.
L'afflux de rapatriés du Soudan originaires de Rotriak a mis à rude épreuve les ressources de la communauté. Les personnes déplacées et les rapatriés sont maintenant confrontés à un manque d'abris, d'articles non alimentaires comme les moustiquaires, à des pénuries alimentaires entraînant la faim et la malnutrition, à des soins de santé inadéquats, à un accès limité à l'éducation et à des incidents de viols et d'exploitation sexuelle des femmes et des jeunes filles.
En octobre 2023, CARE Canada dressait un tableau sombre de la situation à Rotriak : manque d'abris adéquats, pénuries alimentaires, soins de santé limités et services d'eau, d'assainissement et d'hygiène insuffisants.
Pour lutter contre la faim à Rotriak, CARE Canada a mis en place des programmes d'aide en espèces, qui ont donné aux ménages vulnérables les moyens de donner la priorité à leurs besoins. Avec le soutien du gouvernement du Canada par l'intermédiaire de la Coalition humanitaire, CARE Canada a fourni une aide financière inconditionnelle à un total de 2 300 ménages vulnérables, donnant aux familles comme celle de Nyapuoka la possibilité de hiérarchiser leurs propres besoins avec autant de dignité, de flexibilité et d'efficacité que possible.
« J'ai reçu un transfert d'argent », explique Nyapuoka. « J'ai l'intention d'utiliser cet argent pour acheter du maïs pour la nourriture. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour cette aide en espèces ».